dimanche 23 mars 2008

"Histoire de Lisey" - Stephen King

Par Ananke


Je reste sur des impressions assez mitigées, mais avant d'aller plus loin il me faut me rappeler et dire qu'il m'est déjà arrivé de passer complètement à côté d'au moins un livre de S. King. Je crois que c’était Rose Mader, mais n'en suis plus très sûr. C'est à dire qu'après l'avoir lu et m'être dit que bof bof, je l'ai relu (heu, pas tout de suite, quand même !) pour le trouver vraiment très bien. C'est dire que la première impression n'est pas forcément la bonne.
J'ai lu je ne sais pas où que cette "Histoire de Lisey" ne faisait presque pas appel au fantastique. Connerie. L'intrigue repose entièrement là dessus. J'ai lu aussi, mais je sais où, c'est sur la quatrième de couverture, qu'on trouvait là dedans beaucoup d'ingrédients éparts dans les autres livres. Tout à fait vrai. C'est sans doute ce qui fonde l'impression d'avoir affaire à une sorte de "somme", une tentative d'intégration, pas sur le modèle de "La tour sombre", qui fonctionne aussi ainsi, par élargissement, mais plutôt ici par une sorte de condensation.

Non, ce qui freine vraiment, sur quoi j'ai buté, ralenti, me trouvant de fait évacué du livre assez facilement au moins jusqu'à la page 300, c'est la langue.

Je ne sais pas ce que ça donne dans le texte original - j'imagine que l'auteur s'est fait assez plaisir en multipliant ses interventions sur le vocabulaire - mais j'ai l'impression que la traductrice a pas mal ramé. A l'arrivé, j'ai trouvé ça vraiment lourdingue. Du coup, et comme souvent quand on tarde à être embarqué, ou quand le vêtement nous gratte, ou qu'un truc resté en travers de la gorge le matin colore toute la journée d'une acuité un peu malveillante, ou qu'il restait un noyau dans la première bouchée de clafouti aux cerises (1), on passe de lecteur-lecteur à lecteur-observateur et dans un petit coin de sa tête s'allonge la liste des trucs qu'on repère : la voix et les dialogues intérieurs, les emboîtements passé-présent, le psychopathe de service (deux pour le prix d'un), le territoire secret, la part des ténèbres, le gamin sacrifié, la chose innommable, les objets fétiches, le Maine réel ou inventé, la musique omniprésente...
Mais bon, on peut aussi voir le verre à moitié plein et se dire que pas mal de choses qu'on aimait dans les autres livres sont aussi dans celui là. Accrochées au mur.

Bon, je le relirai dans un an ou deux.
Voir aussi : L'Avis de Thom

(1) Je sais, je sais, le clafouti aux cerises, c'est meilleur quand on laisse les noyaux. Remplacez "cerises" par "poires" et n'en parlons plus. Comment ça "Y'a pas de noyau dans les poires". Vous me cherchez ou quoi ?

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