samedi 8 mars 2008

"Brûlons tous ces punks pour l'amour des elfes" - Julien Campredon

Par Lhisbei


« Brûlons tous ces punks pour l'amour des Elfes » comme son titre ne l’indique pas est un recueil de 13 nouvelles dont une très très courte figurant sur le rabat marque-page de la quatrième de couverture (c’est un peu la nouvelle bonus comme le titre bonus-caché sur les CD sauf que sur un rabat de quatrième de couverture c’est un peu plus visible et donc un peu moins caché forcément). La nouvelle en question sobrement intitulée « Pour les seins nus d’une femme poète » est la première que j’ai lue (et oui je suis aussi du style à chercher la chanson bonus-caché sur les CD). J’y ai croisé un chevalier errant, un costume cravate, une femme poète et Marie Louise. Comme ça commençait bien j’ai continué l’exploration du monde merveilleux mais déjanté de Julien Campredon. J’ai commencé par la Note de l’éditeur qui n’est pas une nouvelle mais pas vraiment non plus une note de l’éditeur au sens classique du terme (la note de l’auteur, son pendant qui clôt le recueil, me l’a confirmé : l’auteur et l’éditeur ont tous les deux subi les effets dévastateur du puissant soleil toulousain). Là je me suis dit qu’il me faudrait une boussole pour ne pas me perdre dans les chemins tortueux de l’esprit de l’auteur. Pas de bol je n’en étais pas équipée. Alors je me suis lancée dans l’aventure, au petit bonheur la chance. J’en suis sortie vivante bien qu’un peu secouée parfois : la nouvelle qui ouvre le recueil « Heureux comme un samoyède » bouscule pas mal dans son genre, « Brûlons tous ces punks pour l'amour des Elfes » déménage vraiment (cependant je tiens à signaler qu’il y a tromperie sur la marchandise, les oreilles pointues des elfes manquent à l’appel – mais pas les dents longues). Certaines sont empreintes d’une poésie qui fait fondre, mâtinée parfois d’occitan (« Torar à l’ostral ou les mémoires d’un revenant », « Les secrets de ma cuisine », « Six mois avec l’énigmatique étrangère triste »). D’autres sont des fables loufoques épinglant les travers modernes « Le lièvre, l’olivier et le représentant en ronds-points » (Le fantôme de La Fontaine n’est pas loin) ou la vie quotidienne « De l’homme idéal, de ma femme, d’elle et de ma maîtresse ». Certaines nouvelles ne m’ont pas du tout accrochées (« L’angoisse de la feuille de vigne », « La branleuse espagnole », « Avant Cuba », « La trace du calamar », « Jean François Cerious ne répond plus »). En cours de lecture je n’ai pas regretté un seul instant de ne pas avoir de boussole. « Brûlons tous ces punks pour l'amour des Elfes » c’est un peu n’importe quoi mais c’est du bon n’importe quoi. Et en plus l’objet livre, avec son air désuet qui contraste fortement avec son titre, est très joli (la couverture, les dessins intérieurs…).

Pour goûter à l’univers de Julien Campredon (mieux vaut savoir avant si les épices vous conviendront), l’éditeur et l’auteur proposent une lecture de la nouvelle « Brûlons tous ces punks pour l'amour des Elfes ».

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